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Date : 27-03-2024 13:06:01
Tout cela a un air de déjà-vu particulièrement désagréable. Souvenons-nous de l'affaire Mila qui, en 2020, avait fustigé l'islam – pas les musulmans – avec des mots certes crus (mais elle en a le droit !), et avait été menacée de mort. C'est elle, finalement, qui avait été exfiltrée de son lycée, pas ses persécuteurs !
Quand Nicole Belloubet inventait le délit de blasphème
Bien sûr la justice est ensuite passée : treize des harceleurs de Mila ont été condamnés, en 2021, mais il reste que c'est elle qui a dû quitter son lycée, pour en rejoindre un autre où elle n'a d'ailleurs pu rester. « Cela fait un an que j'ai perdu ma vie », nous confiait-elle à l'époque.
Dans le cas du lycée Maurice-Ravel, la justice a réagi assez vite. Le procès de l'un de ceux qui ont menacé le proviseur aura lieu en avril. C'est heureux, sauf que, là aussi, le mal est fait. Le proviseur est parti.
Ces deux « affaires » sont deux capitulations. Leur point commun ? Nicole Belloubet, qui à l'époque était garde des Sceaux. On ne peut oublier ce qu'elle avait osé affirmer sur Europe 1 : « L'insulte à la religion, c'est évidemment une atteinte à la liberté de conscience. C'est grave, mais ça n'a pas à voir avec la menace. » Belloubet a, certes, rétropédalé un peu plus tard, plaidant « une expression maladroite », mais comment croire qu'une agrégée de droit puisse ignorer qu'il n'y a pas de délit de blasphème ?
Dans l'affaire du lycée Maurice-Ravel, on retrouve donc Nicole Belloubet, cette fois-ci ministre de l'Éducation nationale. Au départ, il n'y a rien à redire : elle a apporté son plein soutien au proviseur.
Sauf que le départ de ce dernier montre tout de même que tout n'a pas été fait pour le sécuriser, le conforter et lui permettre de continuer, même pour les quelques mois qui nous séparent de la fin de l'année scolaire et de sa carrière.
Après avoir été la ministre de la renonciation à la liberté d'expression, Nicole Belloubet est-elle devenue celle de la capitulation de la laïcité ?
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