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Date : 24-01-2024 10:53:23
Le Conseil d’État à la rescousse pour censurer CNews
Reporters sans frontières contre CNews : épisode 2.
En novembre 2021, RSF avait saisi le CSA et demandé l’engagement d’une procédure de mise en demeure à l’encontre de la chaîne du groupe Canal+. L’ONG gauchiste - qui prétend fallacieusement œuvrer pour « la défense de la liberté d’informer » - lui reprochait « la diffusion massive d’opinions subjectives orientées » au mépris du pluralisme auquel est tenue toute chaîne d’information. En réalité, elle ne supportait pas de voir les audiences du média conservateur monter en flèche et souhaitait ardemment y mettre un terme.
Le CSA - devenu, entre-temps, l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) - rendit son verdict quelques semaines plus tard : demande rejetée. Malgré toute la bonne volonté du monde, le gendarme des médias ne trouvait rien à redire à CNews. « La chaîne respecte strictement le pluralisme politique », reconnut Roch-Olivier Maistre, le président de l'Arcom. Affaire classée.
Dépité, RSF ne s’avoua cependant pas vaincu. L’ONG se tourna vers le Conseil d’État et le saisit en avril 2022 d’un recours pour contester la décision de l’instance de régulation. « De notre point de vue, l’Arcom peut faire plus que ce qu’elle fait aujourd’hui. On veut qu’elle soit à la hauteur de son rôle. »
La décision du Conseil d’État ne sera pas connue avant le mois de février, mais déjà un premier avis semble aller dans le sens de RSF. Vendredi 19 janvier, le rapporteur public Florian Roussel, membre du Conseil d'État dont le travail est censé éclairer le jugement final de la juridiction administrative, s’est en effet rangé du côté de l’ONG et a déclaré fondée la requête de RSF concernant le manque de pluralisme reproché à CNews. Il estime que l’Arcom ne devrait pas se borner à faire respecter l’expression pluraliste des courants de pensée aux seules personnalités politiques.
En clair, si le Conseil d’État confirme l’avis de son rapporteur, il reviendra désormais à CNews d’avoir davantage d’éditorialistes et de chroniqueurs de gauche et d’extrême gauche sur ses plateaux.
Autre reproche fait à la chaîne : les sujets traités à l’antenne. « Il ne s’agit pas seulement de qui parle, mais aussi de quoi on parle », affirme ainsi Thibaut Bruttin, adjoint au directeur général de Reporters sans frontières. Il faut croire que la couverture médiatique accordée à certains événements déplaisants (Crépol, affaire Lola, etc.) n’est pas du goût de tous les défenseurs de la liberté d’expression…
CNews censurée, la gauche en rêve la nuit
Attendant avec impatience le verdict du Conseil d’État, la gauche médiatique se réjouit déjà d’une possible censure de CNews. Libération, notamment, se montre particulièrement satisfait de voir sanctionné un média qui avait « perturbé le paysage télévisuel ces dernières années » avec ses affreux « commentateurs d’extrême droite ». Son chroniqueur Daniel Schneidermann semble vivre un rêve éveillé. « Enfin ? On n'ose y croire », s’émerveille cette grande conscience de la gauche morale. Même soulagement du côté du Monde, qui enrageait, hier encore, de voir « les idées d’extrême droite » se diffuser dans l’opinion. La faute, évidemment, à CNews et à « la place énorme » accordée à des faits divers repérés par la « fachosphère ».
La joie de la gauche pourrait cependant être de courte durée. Car ce que décidera le Conseil d’État ne concernera pas seulement les chaînes du groupe Canal+ mais l’ensemble des médias qui sont tenus de respecter le pluralisme des opinions.
Il en va ainsi, par exemple, des chaînes et radios de service public. Par une sorte de retour de bâton cosmique, les manœuvres de Reporters sans frontières pourraient alors conduire à l’arrivée indésirée de journalistes de droite sur des plateaux penchant actuellement très à gauche.
Charlotte d'Ornellas chez Léa Salamé, le samedi soir, sur France 2, vous en rêviez ? RSF l’a peut-être fait
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