Phil, un homme d'âge mur, vit dans une petite communauté presbytérienne sur l'Île de Lewis, au nord de l'Écosse. 

Une nuit, il est victime d'un accident vasculaire cérébral qui lui provoque une perte de mémoire. Millie, une presbytérienne qui s'occupe de lui, prétend alors qu'ils s'aimaient en secret avant son accident...

L'OMBRE D'UN

MENSONGE

Titre original    

Nobody Has To Know

Réalisation & scénario   

Bouli Lanners

Avec

Bouli Lanners

Michelle Fairley 

Julian Glover

Clovis Cornillac

Durée 

1h39

VOSTFR

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Bouli Lanners nous conte une histoire d’amour tendre et délicate, doublée d’un portrait d’émancipation, et d’une réflexion sur la mémoire…

Millie (Michelle Fairley) a toujours vécu sur son île, au Nord de l’Ecosse, île aussi austère que sublime. 

Membre d’une petite communauté, fortement marquée par la religion, elle vit pourtant en marge de celle-ci, marquée au fer blanc par son célibat, dans un monde où le rôle de la femme est forcément lié au destin d’un homme.

Phil (acteur et réalisateur du film, Bouli Lanners) est l’étranger, arrivé il y a peu sur l’île, avec ses mystères et son accent pour seuls bagages. Volontaire et enjoué, il propose sans imposer sa sympathie aux habitants de l’île qu’il observe d’un œil curieux et parfois amusé.

Un jour, Phil est victime d’un AVC, dont il se réveille en ayant perdu la mémoire. Millie y voit une opportunité inespérée, et décide de saisir sa chance, la dernière peut-être. Elle vit seule. Il vit seul. Peut-être pourraient-ils vivre seuls, et ensemble ?...

Millie prend en charge avec la discrétion qui la caractérise le retour à la maison de Phil. Elle profite de son amnésie soudaine (et vraisemblablement provisoire) pour l’aider à réécrire les derniers chapitres de sa vie, réinventer ses habitudes, récréer des souvenirs. Surtout Millie lui raconte qu’ils ont été amants, mais qu’eu égard à sa maladie, elle ne voudrait surtout pas lui réimposer cette relation qui doit être tout sauf forcée.

Pourquoi résister à l’amour, quand celui-ci te tombe dessus sans crier gare ? Phil se laisse porter par cette modeste, néanmoins belle histoire, par ces doux sentiments, alors que Millie, goûte au bonheur de vivre à deux, et aussi d’être petit à petit considérée autrement par la société.

Cette félicité nouvelle est pourtant loin de rimer avec sérénité. Millie sait qu’elle s’enferre dans un mensonge dont elle voudrait s’extirper, sans pour autant être prête à renoncer aux quelques bribes d’amour qui lui sont comptées, que ce soit en semaines ou en jours. Phil finira bien par retrouver la mémoire, et que pensera-t-il alors des souvenirs qu’elle lui a inventés, de ces histoires qu’elle a su lui raconter ?...

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Le cinéaste belge s’essaie pour la première fois à un double exercice singulier qu’il réussit avec tact et justesse, offrant à la fois un touchant portrait de femme et une histoire d’amour, ni vraiment drame, ni vraiment comédie romantique, juste une vraie belle histoire d’amour.

De celles qui changent à jamais l’être aimé. Millie n'aura pas seulement gagné l’amour, elle aura aussi gagné la liberté de devenir celle qu’elle rêvait d’être, la possibilité de s’autoriser à être heureuse !

Nous retrouvons l’art de la composition picturale et la mélancolie des films précédents du cinéaste.

Nous découvrons aussi une infinie délicatesse, et un romantisme joliment revendiqué. Romantisme d’autant plus touchant qu’il est le privilège de deux âmes cabossées que la société aurait tôt fait de classer comme vieille fille ou vieux garçon, comme s’ils étaient condamnés à vivre après l’amour…

Ce film m'est très personnel. Ma femme aussi a dû faire le premier pas, parce que j'étais trop timide pour me lancer… 

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 L'idée d'un ciné-soupe me plaît.

Et toi, qu'en penses-tu ?