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Date : 12-01-2024 08:56:01
lLa Monnaie de Paris a fait frapper pas moins de 27 millions de pièces de 10, 20 et 50 centimes d'euros. Problème : la Commission européenne n'a jamais validé le design de ces pièces. Celles-ci ont dû être détruites.
Voilà une bourde qui va sans aucun doute coûter son pesant d'or. Marc Schwartz, directeur général de la Monnaie de Paris, pensait bien faire en décembre dernier, lorsque celui-ci a demandé à ses ouvriers de frapper 27 millions de pièces – de 10, 20 et 50 centimes d'euros – redesignées. Selon nos confrères de La Lettre, aucune de ces pièces n'a été validée par la Commision européenne : toutes ont dû être détruites. L'imbroglio devrait coûter entre 700 000 et 1,2 million d'euros à l'État.
À l'origine, pour Marc Schwartz, tout partait vraisemblablement de la volonté de se faire remarquer auprès du ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, en visite au siège de la Monnaie de Paris jeudi 7 décembre dernier. À la fin du mois de novembre, le directeur général se met en tête de faire frapper des millions de nouvelles pièces avec un nouveau design afin de les présenter au locataire de Bercy. Marc Schwartz aurait même demandé à ses équipes de travailler d'arrache-pied, en augmentant sensiblement les cadences de travail, pour pouvoir présenter dans les temps la nouvelle monnaie : selon nos confrères, "les ouvriers de la Monnaie de Paris" ont ainsi "fait les 'trois-huit', quatre jours d'affilée fin novembre" pour remplir les objectifs exigés par le directeur général.
"Des étoiles peu lisibles"
Pourtant, pour que ces pièces puissent faire l'objet d'une mise en circulation, celles-ci doivent être validées par la Direction Générale des affaires économiques et financières de la Commission européenne (ECFIN). La structure exige un délai de 7 jours pour vérifier, analyser et approuver la devise. Le 1er décembre, le verdict est donné : le design des 27 millions de pièces qui ont été frappées par la Monnaie de Paris est refusé. Le motif : "des étoiles peu lisibles sur la face représentant le continent européen", affirme la Commission européenne.
La Monnaie de Paris a donc dû détruire la devise qui venait d'être produite, avant de relancer en urgence la production des 27 millions de pièces (ce qui représente 4% de la production annuelle de pièces de la Monnaie de Paris).
LADEPECHE.FR
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