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Date : 19-11-2023 14:42:34
Les racines du sionisme remontent à l’Antiquité, aux premiers jours de la déportation par les babyloniens pour la première et par les romains pour la seconde, à la nostalgie de Sion dans les consciences juives de l’exil, “l’an prochain à Jérusalem”.
C’est l’aspiration du peuple juif à vivre en Terre d’Israël, sa terre, aspiration qui a généré, durant 3000 ans, la continuité d’une présence juive constante sur cette terre en dépit des siècles de dispersion forcés.
Le terme “sionisme” fait donc référence au “retour à Sion”, Sion étant le synonyme de Jérusalem, et par extension celui de la terre d’Israël.
Le sionisme c’est donc le mouvement national du peuple juif visant à la RE-CREATION d’un foyer national juif en Terre d’Israël, visant au rétablissement de l’autodétermination juive en Terre d’Israël, visant au maintien de l’indépendance de ce foyer national juif en Terre d’Israël.
[url]http://www.tribunejuive.info/2022/11/18/buffalo-definition-simple-du-sionisme-pour-les-nuls/[/url
Ok, mais créer un pays sur un territoire déjà peuplé, ce n'est pas si simple !
Contexte historique
Par Nicolas Lepoutre ( Professeur agrégé d'histoire au lycée Guy de Maupassant de Colombes )
Theodor Herzl (1860-1904), journaliste austro-hongrois, est le père fondateur du sionisme. En 1896, alors qu’il vit dans une France plongée en pleine affaire Dreyfus, il publie L’État des Juifs. Il y affirme que la création d’un État spécifique pour le peuple juif est indispensable face à l’antisémitisme. En dépit de l’hostilité d’une partie de la communauté juive, l’ouvrage connaît un succès important. À la tête du Congrès sioniste jusqu’à sa mort, Theodor Herzl tente ensuite de mettre en œuvre son projet en Palestine (alors sous la férule des Ottomans).
Les tensions se cristallisent en Palestine, à partir du XXe siècle, autour de la question de l’immigration juive. De petites communautés juives se sont maintenues depuis l’Antiquité en Palestine et coexistent sans mal avec la population arabe chrétienne et musulmane. Toutefois, les équilibres démographiques sur place se modifient progressivement avec le développement du sionisme et la création en 1901 du Fonds national juif, qui rachète des terres en Palestine. Des vagues successives de plusieurs dizaines de milliers de Juifs arrivent à partir du début du siècle mais la situation se tend surtout après la Première Guerre mondiale. À partir de 1916, la Palestine passe sous mandat britannique. Alors que les Britanniques ont affirmé soutenir la création d’un « foyer national juif en Palestine » et ont obtenu un mandat de la SDN (Société des nations) sur ce territoire, l’immigration juive connaît une nette accélération. Dans le même temps se développe également un fort nationalisme arabe. Des affrontements éclatent entre les différentes communautés mais aussi entre ces dernières et les Britanniques. La « grande révolte arabe » de 1936-1939 pousse par exemple Londres à drastiquement limiter l’immigration juive.
À l’issue de la Première Guerre mondiale, la Palestine (jusqu’alors contrôlée par l’Empire ottoman) devient un mandat britannique. Les tensions croissent toutefois rapidement sur place à mesure que deux nationalismes concurrents (juif et arabe) s’affirment et que l’immigration juive sur place se développe : d’importants affrontements éclatent.
La situation se tend encore plus après la Seconde Guerre mondiale. Le contexte international est bien plus favorable à la décolonisation et la Shoah rend indispensable aux yeux de nombreux Juifs la réalisation du rêve sioniste. Les Britanniques sont en butte à une révolte quasi généralisée de la population juive qu’ils ne parviennent pas à réprimer ; ils subissent de violents attentats (par exemple contre l’hôtel King David de Jérusalem en 1946). Ils décident alors de transférer la « question de Palestine » à l’ONU et annoncent leur futur départ.
En 1947, cette nouvelle organisation internationale propose un plan de partage du territoire. Un État arabe et un État juif coexisteraient côte à côte tandis que la ville de Jérusalem, à l’importance symbolique particulièrement forte et revendiquée par les deux parties, deviendrait une zone internationale. Le plan de partage est accepté par la majorité des organisations sionistes mais rejeté par les Arabes. Les Britanniques quittent néanmoins le territoire et David Ben Gourion proclame l’indépendance d’Israël le 15 mai 1948.
En réaction, les différents pays arabes de la région entrent en guerre contre le nouvel État. Contrairement aux apparences toutefois, leurs forces armées sont relativement faibles : récemment décolonisés, ces États n’ont pas eu le temps de constituer des troupes modernes. Par ailleurs, leur efficacité est minée par leurs très fortes tensions internes. Inversement, les milices sionistes sont nombreuses et bien entraînées. En définitive, si les forces arabes progressent dans un premier temps, la nouvelle armée israélienne sort finalement victorieuse de la guerre en janvier 1949. Israël étend considérablement son territoire par rapport à ce qui était prévu dans le plan de partage de l’ONU tandis qu’environ 750 000 Palestiniens sont contraints au départ pendant cette période (c'est ce que les Palestiniens appelleront bientôt la Nakba, désastre en arabe).
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Beaucoup pensent que ce conflit n'a que trop duré et qu'il serait temps que cet Etat tienne compte des résolutions de L'ONU comme des palestiniens...tant qu'il en reste !
Vous en pensez quoi ?
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