Affronter un ennemi et perdre la partie, c’est une chose, il reste des années ensuite pour panser ses blessures et se dire que le temps apporte l’autre victoire d’être encore actif et bien vivant. Le voir resurgir comme Monte-Cristo quand on a réussi à se refaire une réputation et subir son omniprésence auréolée de gloire, comme ce doit être amer !
De toutes les habitudes que l’on peut prendre à Sciences Po, c’est sans doute celle-là la plus agréable : la lecture quotidienne et attentive du Monde. Une drogue douce dont on ne peut plus se passer une fois qu’on y a goûté. J’aime tout du Monde, même ce refus de publier des photos telle une vieille demoiselle un peu bas-bleu qui aurait la petite coquetterie de ne pas vouloir qu’on sache son âge.
Je me sens porté par un air de liberté que l’on partage partout où la révolte se propage et qui se nourrit d’un enthousiasme joyeux qu’on verra ensuite se diluer lentement, mais je le suis tout autant par ce bel amour qui me donne littéralement l’impression de décoller, comme on l’entend dans les chansons des pop stars américaines ; et encore, je suis pas fou des pop stars ; l’envol vient de plus loin et il m’entraine bien plus haut.