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1726/1854
Date : 29-11-2025 09:14:28
À la fin du mois de novembre, par un redoux, sur les neuf heures du matin, le train de la ligne de chemin de fer Petersbourg-Varsovie fonçait à toute vapeur vers Petersbourg. L’humidité, la brume étaient si denses que le jour avait eu du mal à se lever ; à dix pas, à gauche et à droite des rails, on avait peine à distinguer même quoi que ce fût par les fenêtres du wagon. Parmi les passagers se trouvaient aussi des gens qui rentraient de l’étranger ; mais les compartiments les plus remplis étaient ceux de troisième, et par des gens modestes et pressés, venant de pas très loin. Tous, comme il se doit, étaient fourbus, tous avaient les yeux lourds après la nuit, tous avaient grelotté jusqu’à la moelle, tous les visages étaient jaune pâle, pour répondre au brouillard...
Dostoievski - L'Idiot
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