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Date : 12-01-2025 08:58:12
J’ai vécu dans un isolement profond, un désert intérieur,
Et peu à peu, j’en ai aimé la douce horreur.
Dans cette solitude où l’esprit s’égare,
Je plongeais en moi, scrutant chaque miroir.
Ma vie entière, je l’ai revue en silence,
Détail par détail, sous l’éclat d’une immense
Lumière implacable, où moi-même, sévère,
Je me jugeais sans détour, d’un regard austère.
Parfois, je bénissais le sort qui m’avait donné
Cette solitude, ce vide abandonné,
Car sans elle, jamais je n’aurais pu comprendre,
Ni réviser ma vie, ni vraiment m’éprendre.
Fiodor Dostoïevski- Mémoires 
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