Le chagrin finit par tuer.
A chaque nouvelle peine trop forte,
nous sentons une veine de plus qui saillit,
développe sa sinuosité mortelle au long de notre tempe,
sous nos yeux.
Et c'est ainsi que peu à peu se font ces terribles figures ravagées
du vieux Rembrandt,
du vieux Beethoven,
de qui tout le monde se moquait.
Et ce ne serait rien que les poches des yeux et les rides du front
s'il n'y avait la souffrance du coeur.
J'ai consulté mon téléphone : je n'avais aucun message.
C'est à cela que servent les téléphones portables, à ce rendre compte que personne ne pense à vous.
Avant, on pouvait toujours rêver que quelqu'un cherchait à vous joindre, à vous parler, à vous aimer.
Nous vivons maintenant avec cet objet qui matérialise notre solitude...