Mourad Merzouki
kaleidoscope
De Käfig (1996) à Zéphyr (2021) en passant par Terrain vague (2006), Tricoté (2008), Agwa (2008), YoGee Ti (2012), Boxe boxe (2010), Folia (2018), Vertikal (2018), on peut dire que la qualité de la danse inspirée de Mourad Merzouki, a atteint un niveau d’excellence. Mais la grande qualité de ce spectacle est d’être une pièce en soi, bien plus qu’un « best of », tant le chorégraphe a soigné les transitions, choisi chaque séquence dans ses trente ans de carrière, de façon à leur donner une cohérence remarquable.
Grâce aux années qui s’écoulent sous nos yeux, nous pouvons voir évoluer le style qui s’est affirmé, affiné, singularisé jusqu’à engendrer une nouvelle façon d’aborder le hip hop s’emparant de toutes sortes d’influences pour créer un vocabulaire unique, celui d’un auteur à part entière. Des effets de fondus-enchaînés lumineux ou gestuels ; des changements de décor à vue – mais aussi subreptices– ; des chutes bruyantes et amusantes de tapis signifiant la fin d’un acte ou des glissements insoupçonnables d’une pièce à l’autre permettent de se laisser emporter par la prouesse physique, des moments suspendus et très oniriques… Tissus de soie légère comme autant de tapis volants répondent à la jupe tournoyante d’un derviche, des danseuses épinglées dans les liens jouent avec l’apesanteur et envoient le hip hop dans les airs.
Toujours plus loin, toujours plus haut. Il semble que Mourad Merzouki ait fait sienne cette devise, se lançant sans cesse de nouveaux défis à mesure qu’il confirme sa capacité à embrasser des mondes aux antipodes comme le baroque dans Folia, la boxe dans Boxe boxe, les arts plastiques dans Agwa. L’abondance d’images et de tableaux dont fait preuve Kaléidoscope répond à ce goût de la profusion d’un chorégraphe généreux.
Pour réserver : https://www.montpellierdanse.com
Cette sortie respecte la cgu